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Toilette

Au dernier "Quais du Polar " à Lyon, du 29 mars au 1er avril dernier, attiré par les titres d'un livre exposé " Le diable s'habille en Voltaire " , j'ai rencontré un auteur que je ne connaissais pas, Frédéric Lenormand.

Voltaire détective , voilà qui est inattendu.

Dans une série intitulée "Voltaire mène l'enquête" , plusieurs titres déjà dont un paré du Prix Historia des romans policiers historiques :

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Frédéric Lenormand  ne déçoit pas ses lecteurs ; des intrigues un peu étranges mais guère embrouillées , une peinture très réaliste de l'environnement du philosophe , bien épaulé par la délicieuse marquise du Châtelet, et surtout un style limpide , où l'humour jaillit à tout instant quand ne pointe pas l'esprit du grand Voltaire .

Je me suis régalé ; le même Frédéric Lenormand est aussi le nouvel auteur des enquêtes du juge Ti; créé par un écrivain néerlandais, décédé en 1967, Robert Van Gulik.

Un personnage de roman créé par un autre et sans son accord , n'est ce pas du plagiat ?

Point du tout, comme me l'a expliqué Frédéric Lenormand ( un des intérêts du Quais du Polar est que vous pouvez dialoguer avec vos auteurs favoris ou d'autres , venus de tous les coins du monde), point du tout puisque le juge Ti est un personnage historique qui a réellement existé (630-700) sous la dynastie des Tang et est entré dans les annales de la chronique judiciaire chinoise .

Van Gulik n'avait fait que reprendre le personnage , et il n'est pas le seul

A ma grande confusion , je n'ai pas encore accompagné ce bon juge dans ses enquêtes ; à suivre , donc .

Et pourquoi "toilette" alors que du temps de Voltaire on la pratiquait encore assez peu ,?

Parce que c'est le titre du tableau qui illustre son dernier polar , "Le diable s'habille en Voltaire " et non parce que dans le dit polar, notre philosophe s'aventure dans un bain, à son corps défendant, d'ailleurs

 

voltaire diable.jpg

Le tableau est de Nicolas Lavreince (1737-1807) , nom francisé de Lafrensen , un Suédois , peintre de genre et de scènes souvent galantes et même croustillantes qui eut son lot de succès à Paris dans les années 1774-1791.

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Jeune femme faisant sa toilette - Nicolas Lavreince (1737-1807)

Le tableau représente un moment de la vie d'une jeune femme , une scène intimiste et délicatement peinte dans une belle harmonie de couleurs qui en fait toute l'élégance et une innocente simplicité de gestes qui la rend proche du spectateur .

Innocente vraiment ?   si vous regardez bien le mignon petit chat couché au pied de sa maitresse , on doute un peu , connaissant le goût de Nicolas Lavreince pour les scènes autrement plus intimes qu'il se plaisait à présenter , souvent , d'ailleurs, pour servir de modèles afin d'être reproduites en gravure :

Girard Romain graveur dessin de Lavreince - Valmont et Emilie.jpg

Romain Girard-graveur - dessin de Nicolas Lavreince - Valmont et Emilie

Je ne savais rien de ce Nicolas Lavreince ; il suffisait de lire un bon polar , en quelque sorte ; j'avoue que la couverture lorsqu'elle reproduit l'oeuvre d'un peintre inconnu  m'incite toujours à feuilleter l'ouvrage ; rien ne me fait autant enrager que ces livres où l'éditeur n'a pas mentionné en recto de couverture le nom de l'artiste et de l'oeuvre .

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Frédéric Lenormand rédigeant ma dédicace  - Quais du Polar 2013 - Lyon

De belles lectures encore en perspective ...

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