Cavalerie
Quand les chevaux du temps s'arrêtent à ma porte.
J'hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c'est de mon sang qu'ils étanchent leur soif.
Ils tournent vers ma face un oeil reconnaissant
Pendant que leurs long traits m'emplissent de faiblesse
Et me laissent si las, si seul et décevant
Qu'une nuit passagère envahit mes paupières
Et qu'il me faut soudain refaire en moi des forces
Pour qu'un jour où viendrait l'attelage assoiffé
Je puisse encore vivre et les désaltérer.
Jules SUPERVIELLE
(1884-1960)
mon cheval - Val du Chateau
Aujourd'hui 2 décembre - anniversaire d'Austerlitz et fête de la cavalerie.
J'aime mieux galoper avec les chevaux du temps de Jules Supervielle.