Je n'ose pas dire qu'il fallait s'y attendre mais daesch avait menacé la France spécialement , les services de renseignement redoutaient un attentat violent et l'import sur notre territoire des méthodes utilisées souvent au Proche orient telles que les kamikazes avec leur ceinture explosive ne pouvaient pas ne pas intervenir un jour .Après la consternation et la douleur , la compassion pour les victimes et leur famille, des questions se posent ; elles le sont depuis vendredi dans la presse et sur les ondes ; les miennes , très modestement ne font sans doute que les reprendre à partir des constats de certains observateurs ou experts :
- le renseignement fondé presque exclusivement depuis quelques années sur la trace des sites et des messages ne remplace pas celui des indicateurs, cad l'humain ; nous avons pris plusieurs années de retard face à un adversaire redoutablement efficace en communication et en montage d'opération. - le 1er Ministre n'est pas opposé à envisager des mesures coercitives telles l'expulsion des imams fondamentalistes , la déchéance de nationalité , la rétention des fichés S etc.. c'est bien tard , non? C'est après le 11 janvier qu'il aurait fallu mettre ces mesures en oeuvre .
- les Etats réunis au G20 vont décider d'améliorer leur coopération et la coordination des renseignements ...alors que la menace daesch, se rajoutant à al quaïda , a montré depuis deux ans au moins sa dangerosité .
- la lutte contre daesch sur le terrain mobilise toujours les mêmes : USA, GB, France ... mais que font les autres pays de l'Union Européenne à part dresser des barrières contre les migrants : pas d'action, donc pas d'attentat sur leur territoire ...comme si le danger ne les concernait pas .
- les chirurgiens des hôpitaux parisiens disent qu'ils sont à court de matériel : ahurissant ! on comprend qu'un afflux de plus de 350 blessés graves dans le même laps de temps crée une situation exceptionnelle mais , là encore , depuis le 11 janvier , les perspectives d'attentats majeurs existaient, n'y a t il pas là encore un manque d'anticipation?
- le Président s'en remet au Conseil d'Etat pour savoir si l'assignation à résidence est envisageable...et si le CE dit avis défavorable , on fait quoi ?..on les laisse s'ébattre en toute liberté ? Prenez un texte , bonté divine , la situation est exceptionnelle , les ennemis de l'intérieur sont là, certains sont potentiellement susceptibles de passer à l'acte ; quelle naïveté !
- pas besoin de faire un laïus sur les insuffisances de la Justice , son manque criant de moyens en homme et en équipement, le manque de places en prison: certains des terroristes avaient été condamnés mais n'avaient pas été incarcérés ; pendant ce temps Mme Taubira est dans un autre monde !
- et que fait on vis à vis des deux pays qui financent daesch et les djihadistes salafistes , à savoir l'Arabie saoudite et le Quatar , on continue à les courtiser ? s'il faut identifier l'ennemi, il ne suffit sans doute pas de se contenter de nommer le (pseudo) Etat islamique et al quaïda.
Bien entendu, , il est facile d'émettre des appréciations critiques , du genre "y qu'à, faut qu'on" mais le problème est qu'elles sont très largement partagées , pour naïves ou infondées que soient certaines et qu'elles reflètent le profond sentiment d'une majorité de la population de n'être pas protégée à la hauteur du risque nouveau (pas si nouveau d'ailleurs) , d'avoir des dirigeants (et il faut remonter avant 2012 , tout n'est pas imputable à la gauche au pouvoir) qui ne prennent pas les mesures qu'il faudrait mettre en oeuvre et qui donnent l'impression de n'avoir pas encore compris que face à un tel danger la solidarité et la cohésion nationale , certes indispensables , ne suffisent pas .