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Orages

"Comment exprimer cette foule de sensations fugitives que j'éprouvais dans mes promenades ? Les sons que rendent les passions dans le vide d’un cœur solitaire ressemblent au murmure que les vents et les eaux font entendre dans le silence d’un désert ; on en jouit, mais on ne peut les peindre.
L’automne me surprit au milieu de ces incertitudes : j’entrai avec ravissement dans le mois des tempêtes.
.....

...souvent j’ai suivi des yeux les oiseaux de passage qui volaient au-dessus de ma tête. Je me figurais les bords ignorés, les climats lointains où ils se rendent ; j’aurais voulu être sur leurs ailes. Un secret instinct me tourmentait : je sentais que je n’étais moi-même qu’un voyageur, mais une voix du ciel semblait me dire : « Homme, la saison de ta migration n’est pas encore venue ; attends que le vent de la mort se lève, alors tu déploieras ton vol vers ces régions inconnues que ton cœur demande. »
« Levez-vous vite, orages désirés qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie ! » Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie, ni frimas, enchanté, tourmenté, et comme possédé par le démon de mon cœur."
René (1802) de François-René de Chateaubriand
 

Lyon sous l'orage.jpg

Orage sur Lyon au bord du Rhône

Commentaires

  • Je connaissais ce texte de Chateaubriand ! et quelle photo, avec les nuages menaçants !

  • Je reviens régulièrement à Chateaubriand, les Mémoires d'Outre-Tombe notamment. Quelle langue et quel style; un de mes grands souvenirs de l'école primaire quand le maitre nous avait donné comme récitation "le printemps en Bretagne"; quel professeur des écoles ferait encore apprendre ce texte magnifique à des CM2?
    Je veux croire qu'il y en a encore .

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