Crayons pointus

Choix arbitraire parmi les centaines de dessins en hommage aux journalistes de Charlie ; en tête mon préféré:

Il vaut les dessins publiés en 2006; il est de l’Espagnol Miguel
Villalba Sánchez

Pas besoin de traduire , on a compris qui est ce personnage éploré ; on lit sur ses lèvres que "c'est dur d'être aimé par des cons" !

 et là dessous,  ce n'est pas un dessin mais c'est bien dans l'esprit de Charlie Hebdo :

Bravo, Gégé !

 

Sortis de l'émotion, vous aurez noté, je l'espère, la petite remarque de Manuel Valls : " quand il y a 17 morts , c'est qu'il y a eu des  failles".

Une habile façon d'anticiper les critiques qui ne manqueront pas de lui être adressées , personne n'a oublié la virulence des siennes dans l'affaire Merah contre l'ancien gouvernement .

On doit se poser la question  mais sera t elle posée dans nos médias complaisants et timorés ? Aujourd'hui, le Figaro ( éd° numérique) la pose ; on verra si d'autres gazettes et surtout si des responsables politiques s'en emparent .

Cela dit , si la police du renseignement et de la surveillance a failli (à voir) , la police d'intervention, gendarmerie incluse , a été admirable d'efficacité.

Et terriblement meurtrie dans ses rangs . Souhaitons que les marches d'aujourd'hui et de demain seront aussi dans la pensée et l'émotion un hommage à ces policiers lâchement assassinés .

 

Après , après l'émotion que va t il se passer , " la tyrannie du silence" va t elle s'imposer ? Avec le bon vieux prétexte de ne pas provoquer , de ne pas jeter de l'huile sur le feu ; pour le compte les arguments ne manqueront pas .

Et d'abord posera t on les vraies questions , par exemple, pour citer  Alain Destexh  (ici), ""...Si nous acceptons l'idée qu'une religion, et une seule, a le droit de ne pas être caricaturée ou offensée, nous aboutirons à cette «tyrannie du silence»., les posera t -on dans un pays où a peine sont elles murmurées que les associations  X et Y et nos angéliques bien-pensants dégaineront en criant au racisme ou au fascisme .

On voit le résultat aujourd'hui.

Quant aux " je suis Charlie" de ceux qui en 2006 ont critiqué le journal , le traitant d'irresponsable , grand bien leur fasse ; ils défileront demain, ça c'est sûr !

Ajoutons que si les "nous sommes Charlie" de la plupart des organes de presse sont "sympathiques " , aucun n'a publié une des couvertures du journal parue en 2006, ce qui accrédite bien le fait que, hélas , on admet , on subit le fait  qu'il y a  une seule religion au monde qu'il est interdit de critiquer , que le droit au blasphème est illégitime et doit être puni de mort si possible mais qu'on peut sans problème baver sur les chrétiens , caricaturer le pape ou les dignitaires des Eglises; heurter la conscience des chrétiens , en France , notamment ...et bin non, ça c'est la liberté d'expression .

Moi, naïvement , je croyais qu'elle ne se divise pas ?.

Le meilleur hommage que ses confrères auraient pu offrir à ce journal et à ses martyrs c'était bien d'oser publier une des caricatures ou une de ses unes .

Mais non, rien , nada ! Et le comble ce sont ces gazettes (anglo saxonnes pour la majorité) qui croyant rendre hommage à Charlie Hebdo ont publié une photo de Charb brandissant un n° du journal en floutant la page ! une injure à leur courage plutôt !