Même les Français les plus modérés ont pu être étonnés, quand ils n'étaient pas choqués, par l'absence de contrôle de son langage ou de ses attitudes de notre président. Absence ou défaut pas forcément involontaires d'ailleurs , je les crois savamment calculés, parfaitement conscients et consubstantiels à la nature profonde de du personnage.
Justement je viens de lire dans Causeur , ici, un billet de Anne-Sophie Chazaud :
"Geneviève Legay: peut-on attendre « une forme de sagesse » du président Macron?
Le président "de tous les Français n'en finit plus de mépriser son peuple "
Je ne résiste pas au plaisir de vous livrer ce florilège.; c'est édifiant !..et navrant, ce constat.
Car enfin, qu’en est-il de la « sagesse » d’un jeune président qui s’en va skier tout feu tout flamme lorsque Paris brûle ? Qu’en est-il de la sagesse d’un jeune yuppie donneur de leçons qui prétend qu’il suffit de « traverser la rue » pour trouver du travail quand tant de ses compatriotes sont à la peine ?
Qu’en est-il de la sagesse consistant à traiter son propre peuple de « Gaulois réfractaires » ? Qu’en est-il de la sagesse qualifiant avec provocation et surenchère un large mouvement social de « foule haineuse » ? Où est la sagesse d’un jeune chef qui, réunissant son clan dans le camp retranché de la Maison de l’Amérique latine, lance un provocateur et arrogant « qu’ils viennent me chercher ! » quand tout le pays s’interroge et s’indigne de la pathétique gestion de l’affaire Benalla, entre amateurisme invraisemblable, magouilles et mensonges éhontés ?
Où est la sagesse d’un chef d’Etat digne de ce nom posant pour un selfie collé-serré contre le torse de deux malfrats à moitié nus faisant des doigts d’honneur renvoyés à la face du pays tout entier ? Quelle est au juste la forme de sagesse qui incite un jeune président à transformer le palais de l’Elysée en dancefloor vulgaire et tapageur, pour plusieurs mois plus tard venir pleurnicher puisque cette sacralité mise à mal est remise en cause par quelques factieux chauffés à bloc ?*
Quelle est la forme de sagesse qui pousse un exécutif à n’apporter à une crise sociale et politique que des réponses sécuritaires et aucune réponse politique ? Où est la sagesse consistant à maquiller une campagne électorale européenne en « Grand débat » pour y pérorer pendant des heures comme dans quelque marathon télévangéliste ou quelque compétition de « Questions pour un champion » version concours d’entrée à Sciences po ?
Et qu’en est-il des leçons de sagesse curieusement non diligentées à l’encontre des deux jeunes délinquants qui, à Grenoble, conduisaient au volant d’un scooter de grosse cylindrée, volé, sans casque, sans plaques d’immatriculation, roulant sur les trottoirs, percutant des véhicules et qui, logiquement pris en chasse par la police, finirent par trouver la mort coincés par un autocar, ce qui a déclenché des émeutes urbaines d’une rare violence avec de très nombreux dégâts dans le quartier Mistral, ce qui n’a donné lieu à aucune réaction de l’exécutif pourtant si sensible, visiblement, aux questions sécuritaires dès lors qu’elles concernent les Gaulois réfractaires? Pas de leçons de sagesse culpabilisantes dans les quartiers perdus de la République ? Comme c’est étrange…