Galop encore
J'ai l'humeur cavalière en ces belles journées de printemps...
et le petit poulain deviendra grand
Je l'avais saisi par la bride;
Je tirais, les poings dans les noeuds,
Ayant dans les sourcils la ride
De cet effort vertigineux.
C'était le grand cheval de gloire,
Né de la mer comme Astarté,
À qui l'aurore donne à boire
Dans les urnes de la clarté;
......................
Je tirais, les poings dans les noeuds,
Ayant dans les sourcils la ride
De cet effort vertigineux.
C'était le grand cheval de gloire,
Né de la mer comme Astarté,
À qui l'aurore donne à boire
Dans les urnes de la clarté;
......................
Moi, sans quitter la plate-longe,
Sans le lâcher, je lui montrais
Le pré charmant, couleur de songe,
Où le vers rit sous l'antre frais.
Je lui montrais le champ, l'ombrage,
Les gazons par juin attiédis;
Je lui montrais le pâturage
Que nous appelons paradis.
– Que fais-tu là? me dit Virgile.
Et je répondis, tout couvert
De l'écume du monstre agile:
– Maître, je mets Pégase au vert.
Sans le lâcher, je lui montrais
Le pré charmant, couleur de songe,
Où le vers rit sous l'antre frais.
Je lui montrais le champ, l'ombrage,
Les gazons par juin attiédis;
Je lui montrais le pâturage
Que nous appelons paradis.
– Que fais-tu là? me dit Virgile.
Et je répondis, tout couvert
De l'écume du monstre agile:
– Maître, je mets Pégase au vert.
Victor Hugo - Le cheval ( Les Chansons des rues et des bois) - extraits