incendie
De passage en ville , hier , au crépuscule , je sors du magasin de matériel photo de la grande place de la presqueîle.
Je sors au moment fugitif où le jour, avant de basculer, nous offre un incendie dans le ciel, une symphonie d'or et de rouge et de toutes les nuances entre les deux .
Mince , j'ai oublié mon appareil photo !
Et puis , dans la foule qui passe , nombreux sont ceux qui, saisis également par la beauté du ciel , se sont arrêtés et brandissent leur smartphone ...
Mais oui, j'en ai au fond de ma poche .
Et voilà, je n'y avais pas pensé , tellement habitué à ne fonctionner qu'avec un appareil qui ne téléphone ni ne "essémesse " !
Comme l'instamatic en son temps (lointain) puis le compact numérique plus récemment , le smartphone a amené à la photo des gens qui n'en ont jamais appris les bases , qui ne recherchent même pas l'esthétique de l'image ni sa qualité mais qui veulent avoir une image comme si la sensation de l'instant , l'émotion ou le plaisir que donne ce que l'on voit à un moment donné , ne pouvait subsister en eux , enclencher l'émotion qu'à la condition d'être inscrite dans un support -ici la carte mémoire et l'écran de vision pour après .
Mais qu'importe , ce n'est pas critiquable après tout, la"démocratisation" de la photographie n'a pas à suivre nécessairement les voies de l'esthétisme et tant mieux si le simple clic sur un smartphone peut ouvrir la voie à des sensibilités enfouies .
Bref , remis de ma déconvenue ayant suffisamment "smartphoné", je pensais aux toiles de William Turner (1775-1851), ce précurseur de l'impressionisme :
Le Téméraire voguant vers le chantier de démolition - 1838
ou à Claude Gellée dit Le Lorrain (1600-1682), pour ses somptueux couchers de soleil .
Claude Gellée dit Le Lorrain - port de mer au crépuscule - 1639
A côté , mes photos au smartphone .....! mais qu'importe , j'ai eu l'émotion d'un beau soir