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  • Venise en rêve

    De même qu'à Milan où l'épidémie m'interdit une autre visite, je ne pourrai revenir à Venise où chacun de mes séjours m'a laissé de merveilleux souvenirs .

    C'est ce tableau d'Antonello da Messina (1430-1479), inachevé , exposé au musée Correr situé sur la place San Marco qui m'y ramène et ravive mes regrets et ma nostalgie

     Antonello da Messina (1430-1479)-Pieta -inachevé -musée Correr à Venise.jpg

    Sa beauté poignante,touche profondément comme si l'artiste avait été interrompu définitivement: est il décédé avant de l'achever ? Je l'ignore .

    C'est Antonello  da Messina qui, dit-on, aurait  apporté à Venise la technique flamande des Van Eyck de la peinture à l'huile ; plus vraisemblablement , il aurait amené de son séjour flamand des procédés encore peu ou pas connus par les peintres de la Sérénissime .

    Quant à mon retour à Venise ...il me faudra être patient : tous ceux qui, comme moi, en sont privé depuis presque deux ans vont s'y ruer; j'ai choisi pour chaque visite une période en plein hiver et la fréquentation de la ville était supportable , le froid attire peu mais qu'en sera t-il demain ?

     

     

     

  • Montaigne massacré

    Je viens de lire dans un blog riche de contenu et d'une excellente tenue, un billet intitulé "Mort de Montaigne".

    Le blog, dénommé OFF SHORE" est ici.

    L'auteur s'indigne à juste titre de la dénaturation du texte des Essais de Montaigne et je partage sa réaction. Comme lui, je suis outré que , dans un manuel scolaire, on puisse déformer ainsi tout le sel de la langue de Montaigne et , partant, l'esprit de ses écrits .

    Je cite ce billet par quelques extraits ci après , surtout pour vous inciter à vous reporter au blog de son auteur, il s'exprime infiniment mieux que je ne pourrais le faire au sujet de ce "massacre"

    Citation :

    "À la suite d'un extrait des Essais, publié dans un manuel scolaire destiné à des lycéens, on trouve la très belle mention suivante : Mise en français moderne par... ... ...Retenons néanmoins ceci : il ne s'agit nullement de s'en tenir à une simple correction orthographique permettant d'unifier/uniformiser un texte écrit dans une époque de plus grande liberté en la matière, ou de gommer des lettres étymologiques qui masqueraient le mot venu jusqu'à nous avec un visage un peu différent. Il s'agit bien plutôt d'un exercice de dénaturation de Montaigne au nom d'une lisibilité affadissante et traitresse (car ce serait réduire la difficulté de Montaigne à une question de pure forme. Où l'on voit le ridicule de la chose). Exercice de traficotage qui touche à la fois le vocabulaire et la syntaxe. Ainsi, Montaigne écrit, dans le Livre II, chapitre X :

    Quant à mon autre leçon, qui mesle un peu plus de fruit au plaisir, par où j'apprens à renger mes humeurs et mes conditions, les livres qui m'y servent, c'est Plutarque, dépuis qu'il est François, et Sénèque. (collection Quadrige chez PUF)

    La version du manuel donne ceci :

    Quant à mes autres lectures qui ajoutent au plaisir davantage de profit, et où j'apprends à plier mon caractère et mes états d'âme, les auteurs qui m'enseignent et m'enrichissent sont Plutarque, depuis qu'il est traduit en français, et Sénèque.

    Substitution de mots, ajouts, bouleversement de la syntaxe (et donc du phrasé de Montaigne) : la mise en français moderne est peu ou prou une traduction ! Cela signifie que Montaigne est un auteur traduit, et admis comme tel par l'institution censée défendre l'histoire de la langue et de la littérature de ce pays.....

    ....Le XVIe siècle français est donc tout à coup rejeté dans un temps si lointain qu'il devient un pays lointain, une contrée exotique. En procédant ainsi, c'est la pensée même de l'auteur que l'on trahit. Tous les arguments pédagogiques du monde ne peuvent suffire à justifier un tel traitement, à commencer par celui de l'accès facilité au texte....."

    fin de citation

    Je ne cite pas plus , c'est sans doute un peu trop déjà (j'espère que l'auteur ne m'en voudra pas...) .mais quel désastre et quel abandon!

     Tiens, cela me fait penser , dans un autre domaine, à l'ajout de l'anglais sur les nouvelles cartes d'identité françaises; encore un agenouillement devant la perfide Albion.

    Je ne suis pas un grand lecteur de Montaigne, je l'avoue  et encore moins de Rabelais mais j'ai encore en mémoire les leçons de texte de mon professeur de français en classe de seconde, et son art de nous faire pénétrer dans la pensée de ces auteurs en disséquant une phrase tirée d'une de leurs oeuvres : quelle saveur il savait nous faire goûter !

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