Et par Saint Georges , vive la Cavalerie !
ainsi se termine le toast des cavaliers mais souffrez, gentilles lectrices, que je ne vous en livre point les premiers termes un peu trop...cavaliers !
Demain, 23avril, on fête la Saint Georges, le patron des cavaliers .
Moi qui en suis et eu même l'honneur de servir au 9ème Hussards, je ne vous laisserai pas aller faire vos dévotions sans vous dire un mot de ce saint vénéré...dont l'existence est d'ailleurs pour le moins douteuse mais qu'importe, on va faire comme si et honni soit qui mal y pense !
- Raphaêl - St Georges - musée du Louvre
St Georges qui serait né en Cappadoce, est habituellement représenté sur un cheval blanc , avec une armure et une bannière blanche frappée d'une croix rouge .
c'est le drpeau de l'Angleterre dont il est le saint patron et vous remarquerez que le drapeau du Royaume Uni est composé des emblèmes des trois couronnes réunies sur la tête du souverain: le drapeau de St Georges, la croix de St André pour l'Ecosse et celle de St Patrick pour l'Irlande qui, réunis en 1801 , donnérent l'Union Jack actuel :
Très souvent aussi, une vierge est là, tremblante comme il se doit face à un dragon , mais que le preux chevalier vient sauver in extrèmis;
on pense à la pauvre Suzie d'Henri Salvador que Zorro vient sauver au dernier moment d'un sort tragique .
En fait son histoire qui remonte au delà du Vème siècle est haute en couleurs:
Georges, officier dans l'armée romaine, traverse un jour une ville terrorisée par un redoutable dragon qui dévore tous les animaux de la contrée et exige des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort. Georges arrive le jour où le sort tombe sur la fille du roi, au moment où celle-ci va être victime du monstre. Georges engage avec le dragon un combat acharné ; avec l'aide du Christ, il finit par triompher. la princesse est délivrée et, selon certaines versions, dont celle de la Légende dorée, le dragon, seulement blessé, lui reste désormais attaché comme un chien fidèle.
Plus tard, Georges est victime des persécutions antichrétiennes de l'empereur Dioclétien. Il subit en Palestine un martyre effroyable : livré à de nombreux supplices (brûlé, ébouillanté, broyé sous une roue, etc.), il survit miraculeusement et finit par être décapité.( réf. wikipédia).
Saint Georges est le saint patron d'un nombre incalculable de pays, régions ou institutions et des cavaliers, bien sûr, sans lesquels le monde ne pourrait être ce qu'il est,par St Georges !
Je cite en vrac: la Bourgogne (non, ce n'est pas Bacchus, comme je l'entends sussurrer mielleusement dans mon dos), les chevaliers de l'ordre du Temple si gentiment carbonisés par le suave Philippe le Bel, les chevaliers Teutoniques (rappelez vous le chef d'oeuvre d'Eisenstein : Alexandre Newsky)
et je continue: il est le saint patron de l'Ethiopie, de la Bulgarie,de la Georgie (ben oui!), de l'Angleterre, de Beyrouth; la Russie lui a emprunté une partie de ses armoiries ; il est le patron des scouts et, tenez vous bien (si vous n'êtes pas cavaliers , j'entends) de la gendarmerie belge à cheval, c'est vous dire .
Et même de la Catalogne,au point que vous en trouvez la trace dans le blason du FC Barcelone :
Comme la Nativité ou l'Adoration des Mages , St Georges a été représenté très souvent depuis les temps les plus anciens de la chrétienté :
icône de la région de Novgorod début du 14ème siècle
Novgorod - début du 15ème siècle
Carpaccio - Venise - 1502
le Tintoret - St Georges - vers 1555-1558
.
Curieusement , si le Christ et la Vierge Marie sont représentés dans la plupart des oeuvres avec des physionomies assez similaires, St Georges, jamais, ses traits sont ceux des contemporains des artistes comme si, par là, ils voulaient exprimer que le héros est un peu nous même, par delà le temps et les frontières ; en lui donnant simplement les mêmes attributs - la lance , l'étendart, le cheval, la princesse, le dragon - on veut dire que sa représentaton n'est pas ce qui compte mais qu'il est chacun de nous, en nous et que l'extérieur n'a pas autant de sens .
Je le crois volontiers, je suis moins certain qu'un hussard de Bercheny (Bercheny, noble hongrois qui mit ses "housards " au service de la France en 1720) en était vraiment conscient :
écusson du 9ème régiment de hussards
Je reviens à St Georges , sa statue par Donatello à Florence en 1415 marque un tournant de l'art sculptural par sa maîtrise du relief et de la profondeur que le sculpteur ne cessa d'améliorer toute sa vie; Donatello est le plus grand sculpteur italien de la Renaissance avec Michel Ange
Donatello - (1386-1466) - St Georges - église d'Orsanmichele - Florence - 1416
Paolo Ucello - vers 1455-1460 - National Gallery Londres
Pierre Paul Rubens - vers 1606-1607 - musée du Prado
Plus tard , vers le début du 17ème siècle , le thème de St Georges s'est tari chez les artistes jusqu'à l'époque moderne où il fut repris par deux artistes majeurs : Kandinsky et Salvador Dali :
Wassili Kandinsky (1866-1944)
et Dali :
les chevaux sont très présents dans l'oeuvre de Salvador Dali ; j'y reviendrai forcément un jour:
Dali - un chevalier chrétien - lithographie
Laissons un peu St Georges ( les hussards , nos chevaux, nos.... et ceux qui les montent et par St Georges , vive la cavalerie ), sur l'image de Val du Chateau, ce merveilleux compagnon :