Génocide arménien
Les Turcs menacent la France si elle vote une loi sanctionnant pénalement la négation du génocide arménien .
Il y a une loi , la loi n° 2001-70 du 29 janvier 2001 relative à la reconnaissance du génocide arménien de 1915, qui ne comprend qu’un article 1 : « La France reconnaît publiquement le génocide arménien de 1915 ».
En pratique, cette loi n'a aucune portée juridique car elle ne fixe ni une norme ni de sanction.
C'est précisément l'institution d'une sanction qu'un certain nombre de députés se proposent d'inscrire dans un texte de loi pour ceux qui nierait le génocide arménien .
Une initiative purement politicienne ; on ne voudrait pas , par là, s'assurer du vote de la communauté arménienne en France ?
Rappelons sommairement l'histoire : d'avril 1915 à juillet 1916, les Turcs ont entrepris systématiquement le massacre des populations arméniennes vivant sur leur territoire ; mouvement organisé et planifié par le parti dit des "jeunes turcs" , il a coûté la vie à environ 1 200 000 Arméniens .
La Turquie a toujours nié la réalité du génocide qu'elle qualifie de "prétendu génocide arménien" ; elle continue à refuser de le reconnaitre et à minimiser le nombre de victimes même si elle admet qu'il y a eu des massacres .
La communauté ides historiens qualifie ces évènements de génocide , de nombreux pays ont fait de même dont la France par cette loi (tardive) de 2001; à noter que la Grande Bretagne s'est abstenu de cette reconnaissance .
A mon avis , si cette loi est votée et si elle passe l'éceuil du Conseil Constitutionnel, elle ne servira à rien, car les sanctions qu'elle édicterait ont peu de chances de résister à la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l'Homme au regard notamment des principes généraux du droit qui encadrent les dispositifs juridiques limitatifs de liberté .
Mais là n'est pas le problème ; en fait, ce qui me choque (évidemment pas autant que cette abomination que représente le génocide arménien ) c'est cette prétention de certains députés de poser des limites à la liberté de penser , de poser des barrières au champ de recherche des historiens , un champ qui doit rester libre, de poser en principe juridique ce que doit être telle ou telle vérité historique ; la vérité historique ne peut être définie par la loi, sinon c'est le fleuve ouvert à toutes les dérives , elle doit résulter d'une recherche honnête , précise , objective et dépassionnée .
Les réactions unanimes des historiens ne s'est d'ailleurs pas fait attendre , lisez vos gazettes.
Après tout, on pourrait faire aussi une loi sanctionnant la négation du génocide cambodgien, du génocide au Soudan et mêm du génocide indien par les Américains , chiche ?..aïelà ça devient compliqué ! etc...et pourquoi ne pas imaginer , sous un régime politique bien particulier , une loi sanctionnant ceux qui nierait l'existence de Jésus de Nazareth ou de Mahomet.
Les idées se combattent d'abord par d'autres idées.
Je déteste l'obstination turque à nier la réalité du génocide (et ils veulent entrer dans l'Union européenne ?)
Je vomis les nullards qui prétendent imposer une pensée illégale et une pensée légale : quelle prétention insupportable ! et ceux là représentent le peuple ? non merci !