Campagne
Ben, non, pas la campagne où j'aime me promener le nez au vent , les campagnes des candidats à l'élection.
- Les silences assourdissants de cette campagne :
* la crise et les moyens à mettre en oeuvre pour en atténuer les effets , avec un plan d'ensemble , cohérent; au lieu de quoi , des mesurettes , fiscales par ci, exonération par là, taxer les riches etc...
* la réduction de la dette et du déficit budgétaire sont deux nécessités incontournables ce qui implique , vu leur montant abyssal, un effort de rigueur extrème .Qui nous l'annonce ? personne ! l'un veut suivre le modèle allemand alors que c'est plutôt le modèle italien de Mario Monti dont il faudrait s'inspirer , l'autre veut augmenter les recettes fiscales pour faire de nouvelles dépenses (je schématise un peu), mais ce n'est pas ce qui nous évitera le gouffre .
Or réduire la dette et redresser les finances sont deux objectifs contradictoires avec la relance de la croisssance : comment résoudre ce dilemne ? On aimerait que les candidats nous en parelnt .
- la surenchère ou le déplacement des axes de la campagne
L'affaire dramatique de Toulouse nous montre un pseudo consensus des candidats estimant qu'il faut faire une trève momentanée pour s'associer à l'émotion générale ; est ce bien légitime de voir tous les candidats (presque tous ) se précipiter à Toulouse , et puis s'associer aux funérailles des militaires assassinés alors que la représentation nationale est assurée normalement par le président de la République et des membres du gouvernement .
Je lis que François Hollande "suit attentivement, minute par minute, l'opération en cours pour maîtriser l'auteur présumé des tueries" de Toulouse et Montauban", a indiquait son directeur de la communication avant l'issue du drame . Mais moi aussi , la France entière suit cela minute par minute ; qu'est ce que c'est que cette récupération politicienne ?
Evidemment s'il était plus discret , on le lui reprocherait , ce qui confirme bien que la campagne électorale est viciée ; reste que c'est maintenant que le présumé coupable a été identifié et sa motivation de djihadiste revendiquée que l'expression émotionnelle collective peut conduire à des réactions de violence par l'effet d'un fâcheux amalgame , violence à laquelle répondrait celle de la communauté "amalgamée" et c'est là, maintenant, que nos "élites " auront à faire preuve de leur savoir faire pour éviter que ne lâchent les digues, que l'expression collective ne dérive pas , eux qui incarnent, chacun dans sa tendance , la parole du groupe qu'ils représentent .
C'est autre chose que de se montrer un peu partout et , par exemple , de clamer qu'on suit "minute par minute" l'opération en cours ; ça , c'est le boulot du ministre de l'intérieur ; ce que devraient suivre nos candidats , c'est comment la masse de l'opinion fait la part des choses , se garde de l'amalgame et veillent à ce que les inhibitions contenues contre les communautés étrangères ou d'origine étrangères restent latentes et ne s'exacerbent pas.
Mais leur opinion individuelle n'a pas d'intérêt en soi.
Triste campagne pour de tristes jours qui s'annoncent car cet évènement tragique et horrible n'aura été malheureusement , qu'une parenthèse sanglante dans un avenir qui, sur le plan économique et financier , s'annonce sombre et difficile pour le pays .
Quel est celui qui aura le courage de nous l'expliquer clairement et d'exposer ce qu'il faudrait faire pour en sortir ?
Ce serait d'ailleurs électoralement suicidaire et c'est bien là le drame ; ce sont les faits , après l'élection de Pierre , Paul ou Jacques qui se chargeront asse vite de nous l'annoncer .