vague
Tu es plaisir, avec chaque vague séparée de
ses suivantes.Enfin toutes à la fois chargent.
C'est la mer qui se fonde, qui s'invente.Tu es plaisir, corail de spasmes.
René Char ( Lettera amorosa )
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Tu es plaisir, avec chaque vague séparée de
ses suivantes.Enfin toutes à la fois chargent.
C'est la mer qui se fonde, qui s'invente.Tu es plaisir, corail de spasmes.
René Char ( Lettera amorosa )
Ben quoi, c'est vrai , la prison à 12 ans comme le suggère le rapport de la commission Varinard, c'est une mesure pleine de bon sens, d'ailleurs c'est notre bonne ministre des sceaux qui le dit :
" Les juges pour mineurs doivent pouvoir disposer d’une palette de réponses adaptées qui vont jusqu’à l’incarcération. » « Dire qu’un mineur d’aujourd’hui peut justifier une sanction pénale à partir de 12 ans me semble correspondre au bon sens ».
On peut la croire, elle s'y connait, en bon sens surtout, fallait la voir devant les députés répondre aux interpellations sur l'arrestation musclée du journaliste de Libération Nicolas de Filippis , annonant ses notes là où il eût été de mauvais goût d'improviser : et que je te tourne les feuilles dans tous les sens et que je te bafouille que la procédure avait été respectée, là où Christine Albanel, l'autre ministre de service, disait tout simplement son émotion.
Alors mettre en prison les enfants à partir de 12 ans...menottés, bien sûr, par des pandores respectueux de la procédure, qui les feront mettre tout nus pour leur inspecter le trou de balle , au cas où ils dissmueraient quelque chose (c'est la procédure, mon bon monsieur...)
Non, décidément, on a perdu tout sens quand on en est là, alors invoquer le "bon sens"...on a de quoi se faire du mauvais sang.
Bon j'arrête , ce soir, je suis en colère même si le dit rapport qui propose une refonte de la législation pénale pour les mineurs comporte aussi de nombreux points positifs .
Encore Irving Penn, cette fois dans le registre glamour et auteur involontaire d'une impardonnable offense pour notre Carla nationale; deux nus, l'un, de Gisèle Bundschen en 1999, le top modèle brésilien que tous les écoliers ont placardé en poster dans leur armoire et Carla Bruni que tous les patriotes ont placé en fond d'écran sur leur micro.les deux photographies ont été vendues aux enchères récemment et le même jour chez Christie's à New -York :
Quand les chevaux du temps s'arrêtent à ma porte.
J'hésite un peu toujours à les regarder boire
Puisque c'est de mon sang qu'ils étanchent leur soif.
Ils tournent vers ma face un oeil reconnaissant
Pendant que leurs long traits m'emplissent de faiblesse
Et me laissent si las, si seul et décevant
Qu'une nuit passagère envahit mes paupières
Et qu'il me faut soudain refaire en moi des forces
Pour qu'un jour où viendrait l'attelage assoiffé
Je puisse encore vivre et les désaltérer.
Jules SUPERVIELLE
(1884-1960)
On célèbre en ce moment le centième anniversaire de Claude Levi-Strauss :
Irving Penn
Vous allez comprendre l'enchaînement : je tombe en feuilletant un portfolio d'Irving Penn sur une extraordinaire image de sa compagne et modèle - Dorian Leigh - avec une espèce de gnome , un peu difforme et exceptionnellement massif, en l'occurrence Maurice Tillet, catcheur de son état et de fil en aiguille....vous allez comprendre:
Abandonnant Irving Penn provisoirement, je découvre le personnage de son modèle, étonnant en tous points .
Maurice Tillet a fait une très grande carrière de catcheur aux Etats Unis après avoir été atteint d'une maladie rare - l'acromégalie - qui lui déforma tout le corps.
Regardez le bien : sombre brute, n'est ce pas !
Eh bien , pas du tout : Maurice Tillet parlait 14 langues, était poète et jouait remarquablement aux échecs...il est décédé en 1954.
Mais son histoire ne s'arrête pas là ! il n'y a pas que les amateurs de catch qui se sont intéressés à lui.
Son faciès étonnant aurait, dit on, inspiré les auteurs du dessin animé Shreck, vous savez le bon géant :
L'âge d'or
Nous aurons du pain,
Doré comme les filles
Sous les soleils d'or.
Nous aurons du vin,
De celui qui pétille
Même quand il dort.
Nous aurons du sang
Dedans nos veines blanches
Et, le plus souvent,
Lundi sera dimanche.
Mais notre âge alors
Sera l'âge d'or
Nous aurons des lits
Creusés comme des filles
Dans le sable fin.
Nous aurons des fruits,
Les mêmes qu'on grappille
Dans le champ voisin.
Nous aurons, bien sûr,
Dedans nos maisons blêmes,
Tous les becs d'azur
Qui là-haut se promènent.
Mais notre âge alors,
Sera l'âge d'or.
Nous aurons la mer
A deux pas de l'étoile.
Les jours de grand vent,
Nous aurons l'hiver
Avec une cigale
Dans ses cheveux blancs.
Nous aurons l'amour
Dedans tous nos problèmes
Et tous les discours
Finiront par "je t'aime"
Vienne, vienne alors,
Vienne l'âge d'or.
Léo Ferré
Le mot du jour est de Francis Brochet dans le Progrès de Lyon; je vous le livre tel quel:
"Chacun sait qu'il est interdit de déposer des détritus sur la voie publique.Question d'hygiène...Vous saurez dorénavant qu'il est également interdit de laisser traîner dans la rue des SDF sous une tente. Un SDF sans tente, c'est mortel par grand froid, mais c'est toléré. Un SDF avec tente, cela revient à "embarrasser la voie publique en y laissant des objets", c'est puni par le code pénal et ça coûte12 000 euros d'amende devant le tribunal de police de Paris.Ou la confiscation des tentes, sans amende, car la justice sait varier ses peines.
Mais, que dit la Ministre des SDF, Notre Dame du Logement, Christine Boutin ?
Rien, car elle était occupée ailleurs, à Marseille, avec ses collègues européens.
Ils ont décidé l'organisation d'une "conférence sur les sans-abri" , s'est réjouie Madame Boutin, pour "définir des références communes".
L'harmonisation des peines c'est pour plus tard ? "
Il a du chien, ce Brochet !
Une bonne idée que voilà pour Noël: celle de Pénélope Jolicoeur .
Sur son blog monbeausapin.org, elle invite chaque jour depuis le 17 novembre un dessinateur de talent à faire un dessin; un dessin ou une planche de bd pour qu'ils soient vus par le plus grand nombre.
Chaque visiteur unique (n'y allez pas 50 fois , ça ne sert à rien !) est compté et à la fin de l'opération, le mécène - Orange en l'occurrence - versera à la Croix Rouge un don d'argent par visiteur recensé ; les fonds versés serviront à déposer un cadeau sous le sapin des enfants qui n'ont pas de Père Noël.
Elle l'explique en dessin, elle aussi :
Il est une liqueur, au poëte plus chère,
Qui manquait à Virgile, et qu'adorait Voltaire ;
C'est toi, divin café, dont l'aimable liqueur
Sans altérer la tête épanouit le coeur.
Aussi, quand mon palais est émoussé par l'âge,
Avec plaisir encor je goûte ton breuvage.
Que j'aime à préparer ton nectar précieux !
Nul n'usurpe chez moi ce soin délicieux.
Sur le réchaud brûlant moi seul tournant ta graine,
A l'or de ta couleur fais succéder l'ébène ;
Moi seul contre la noix, qu'arment ses dents de fer,
Je fais, en le broyant, crier ton fruit amer,
Charmé de ton parfum, c'est moi seul qui dans l'onde
Infuse à mon foyer ta poussière féconde ;
Qui, tour à tour calmant, excitant tes bouillons,
Suis d'un oeil attentif tes légers tourbillons.
Enfin, de ta liqueur lentement reposée,
Dans le vase fumant la lie est déposée ;
Ma coupe, ton nectar, le miel américain,
Que du suc des roseaux exprima l'Africain,
Tout est prêt : du Japon l'émail reçoit tes ondes,
Et seul tu réunis les tributs des deux mondes.
Viens donc, divin nectar, viens donc, inspire-moi.
Je ne veux qu'un désert, mon Antigone et toi.
A peine j'ai senti ta vapeur odorante,
Soudain de ton climat la chaleur pénétrante
Réveille tous mes sens ; sans trouble, sans chaos,
Mes pensers plus nombreux accourent à grands flots.
Mon idée était triste, aride, dépouillée ;
Elle rit, elle sort richement habillée,
Et je crois, du génie éprouvant le réveil,
Boire dans chaque goutte un rayon du soleil.
Jacques Delille (1738-1813)
J'aime ta couleur café
Tes cheveux café
Ta gorge café
J'aime quand pour moi tu danses
Alors j'entends murmurer
Tous tes bracelets
Jolis bracelets
A tes pieds ils se balancent
Couleur café
Que j'aime ta couleur café
C'est quand même fou l'effet
L'effet que ça fait
De te voir rouler
Ainsi des yeux et des hanches
Si tu fais comme le café
Rien qu'à m'énerver
Rien qu'à m'exciter
Ce soir la nuit sera blanche
Couleur café
Que j'aime ta couleur café
L'amour sans philosopher
C'est comme le café
Très vite passé
Mais que veux-tu que j'y fasse
On en a marre de café
Et c'est terminé
Pour tout oublier
On attend que ça se tasse
Couleur café
Que j'aime ta couleur café
Serge Gainbourg
J'aime mieux ce café là, il bouge, il vit et nous apporte plein d'arômes que ce bon Delille ne savait pas traduire dans sa poésie si tant est que la Muse les lui ait fait sentir....
Un député, dépressif paraît il , tue sa maîtresse, mère divorcée de deux enfants.
Il a 65 ans, elle 43 mais l'âge ne fait rien à l'affaire, il la tue puis se suicide .
C'est un drame humain, et plus encore pour les deux enfants qui restent .
Que faire ? on s'incline devantla douleur de ceux qui restent et on s'indigne.
Et qu'ont fait nos députés ?
Ils ont observé une minute de silence en hommage à leur collègue.
Je ne me sens pas représenté par ces "représentants du peuple"; l'indignation me submerge.
D'aucuns ont même écrit que cette manisfestation est un geste "obcène" .
C'est assez vrai, ma foi.
Entre le 11 novembre et le voyage à Reims, je passe le relais à l'excellent Dubouillon, comme chaque semaine, histoire de commencer la suivantte sans se prendre la tête, laissons ça aux caciques du PS:
Nion, ce n'est pas l'opéra de Gioacchino Rossini "il viaggio a Reims " ...
Y'a pas de quoi rigoler !
D'ailleurs la France retient son souffle, Nicolas jubile et nicéphore fredonne avec Madama Cortese:
Di vaghi raggi adorno, Aujourd'hui, de son plus vif éclat,
In ciel risplende il sole; Le soleil resplendit dans le ciel,
Sarà un sì ameno giorno Et un aussi beau jour
Propizio ai viaggiator, sì. Sera propice aux voyageurs
et avec les choeurs, sans allusion à personne :
L'attenzione con lei non vale, Avec elle, tous les soins sont inutiles.
Ha un gran gusto a brontolar. Elle n'est heureuse que lorsqu'elle gronde!
La Butte rouge
La Butte rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin...
Aujourd'hui, y'a des vignes, il y pousse du raisin,
Qui boit de ce vin-là boit les larmes des copains.
Sur c'te butte-là y avait pas d' gigolettes
Pas de marlous ni de beaux muscadins
Ah! c'était loin du moulin d'la Galette
Et de Paname, qu'est le roi des patelins.
C'qu'elle en a bu des larmes, cette terre,
Larmes d'ouvriers, larmes de paysans
Car les bandits qui sont cause des guerres
Ne pleurent jamais car ce sont des tyrans !
La Butte rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin...
Aujourd'hui, y'a des vignes, il y pousse du raisin,
Qui boira d'ce vin-là boira l'sang des copains.
Sur c'te butte-là on n'y f'sait pas la noce
Comme à Montmartre où l'champagne coule à flots
Mais les pauv' gars qu'avaient laissé des gosses
Y f'saient entendre de terribles sanglots.
C' qu'elle en a bu du beau sang, cette terre
Sang d'ouvriers et sang de paysans
Car les bandits qui sont cause des guerres
N'en meurent jamais, on n' tue qu' les innocents.
La Butte rouge, c'est son nom, l' baptême s' fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin...
Maintenant, y a des vignes, il y pousse du raisin
Mais moi j'y vois des croix portant l'nom des copains.
Sur c'te butte-là on y r'fait des vendanges,
On y entend des cris et des chansons
Filles et gars doucement y échangent
Des mots d'amour qui donnent le frisson.
Peuvent-ils songer, dans leurs folles étreintes,
Qu'à cet endroit où s'échangent leurs baisers
J'ai entendu la nuit monter des plaintes
Et j'y ai vu des gars au crâne brisé !
La Butte rouge, c'est son nom, l' baptême s' fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin...
Aujourd'hui, y'a des vignes, il y pousse du raisin,
Qui boit de ce vin-là boit les larmes des copains.
composée en 1922
Montéhus (Gaston Mardoché Brunswick, dit) 1872-1952 -
Chansonnier socialiste et antimilitariste (encore qu'il reçut la croix de guerre en 1918 - pendant la guerre il composa des chansons...militaristes) puis après , revint à son pacifisme d'avant.
Montéhus évoque les combats meurtriers pour prendre la butte de Warlencourt près de Bapaume du 7 octobre au 5 novembre 1916 pendant la désastreuse bataille de la Somme où les Britanniques perdirent en quelques mois plus de 125 000 hommes .
D'abord chanson antimilitariste,elle fut ensuite reçue comme un chant de révolte et de commémoration, propagée par les militants anarchistes et socialistes, recopiée dans maints chansonniers, et échappa peu à peu à ses auteurs.
Yves Montand l'a chanté mais ma préférence va à l'interprétation de Marc Ogeret; Renaud aussi s'y est essayé, pas terrible à mon avis mais y'en a qui aiment.