Encore quelques observations sur la Une de Charlie Hebdo:
- que la communauté musulmane soit choquée , on le comprend ; les catholiques ou les juifs le sont aussi quand leur religion est attaquée ; que la majorité des musulmans de France désapprouvent les actes de violence d'une poignée d'intégristes qui leur font honte , j'en suis persuadé ; dont acte ;
- les caricatures de Mahomet ne datent pas de Charlie Hebdo, la Bibliothèque Nationale en exposait une (cf le Figaro du 19/9) dans une exposition récente : pas de réaction à l'époque;
- la liberté d'expression , en France , a des limites ; elles sont posées par le code pénal qui réprime notamment l'insulte , la diffamation, l'incitation au meurtre , à la haine raciale... c'est en vertu de cette protection légale d'ailleurs que Bernard Arnaulta déposé plainte contre Libération pour sa Une qui le traitait de "con";
- mais le crime de blasphème n'existe plus en droit français depuis la Révolution ;
- hier on incendiait l'immeuble de Charlie Hebdo, aujourd'hui on pirate son site : est ce admissible ?
- le grand cheikh d'al-Azhar,en Egypte , a demandé à Laurent Fabius - défenseur mou de la liberté d'expression de Charlie Hebdo - d'appuyer une démarche à l'ONU visant à pénaliser internationalement le dénigrement des religions . Ou va t-on ?
Bientôt, il sera interdit d'être athée ( cf le Moyen Age qui brûlait les hérétiques ) !
- la majorité des intervenants sur le sujet, en France , journalistes ou politiciens ont estimé que Charlie Hebdo avait mal choisi son moment mais , bien entendu, ils proclament en même temps leur indéfectible attachement à la liberté d'expression !
Lamentable ! ! seul ,ou presque , Christian Barbier de l'Express a pris une position claire et nette ; il a dit :
"Il ne peut pas y avoir de limites à la liberté d'expression. La liberté d'expression de Charlie Hebdo n'entrave en rien la liberté de chaque citoyen de considérer que c'est de mauvais goût, ou de pratiquer sa religion comme il l'entend: la liberté d'expression de Charlie Hebdo n'est donc pas contestable".
"Non, on ne peut pas tenir compte du contexte. Le feu est là: la presse n'est pas là pour mettre de l'huile, elle est là pour mettre de l'intelligence. Il faut dans notre pays protéger les musulmans contre l'islamophobie, et contre leur ennemi numéro 1 qui est l'islamisme. Contre cet ennemi là nous devons tous être unis: journalistes, lecteurs, politiques, et bien entendu tous ceux qui croient en un Dieu ou qui n'y croient pas."
En clair , la presse n'a pas à tenir compte du contexte et c'est bien vrai car, à mon sens , ou la liberté d'expression existe et elle s'exerce à tout moment ou elle doit choisir le moment et alors ce n'est jamais le moment donc elle n'existe plus .
La religion est d'ordre privé , le droit de s'exprimer est une liberté publique et je rappelle que la loi est là pour en condamner les excès .
liberté froissée..
Bouhhh , faut que tu te calme, nicéphore...
Bon , si vous n'avez pas pu trouver ce matin un n° de Charlie Hebdo, une nouvelle édition sera publiée vendredi .