Irving Penn encore
On célèbre en ce moment le centième anniversaire de Claude Levi-Strauss :


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On célèbre en ce moment le centième anniversaire de Claude Levi-Strauss :


Irving Penn
Vous allez comprendre l'enchaînement : je tombe en feuilletant un portfolio d'Irving Penn sur une extraordinaire image de sa compagne et modèle - Dorian Leigh - avec une espèce de gnome , un peu difforme et exceptionnellement massif, en l'occurrence Maurice Tillet, catcheur de son état et de fil en aiguille....vous allez comprendre:


Abandonnant Irving Penn provisoirement, je découvre le personnage de son modèle, étonnant en tous points .
Maurice Tillet a fait une très grande carrière de catcheur aux Etats Unis après avoir été atteint d'une maladie rare - l'acromégalie - qui lui déforma tout le corps.
Regardez le bien : sombre brute, n'est ce pas !
Eh bien , pas du tout : Maurice Tillet parlait 14 langues, était poète et jouait remarquablement aux échecs...il est décédé en 1954.
Mais son histoire ne s'arrête pas là ! il n'y a pas que les amateurs de catch qui se sont intéressés à lui.
Son faciès étonnant aurait, dit on, inspiré les auteurs du dessin animé Shreck, vous savez le bon géant :
















L'âge d'or
Nous aurons du pain,
Doré comme les filles
Sous les soleils d'or.
Nous aurons du vin,
De celui qui pétille
Même quand il dort.
Nous aurons du sang
Dedans nos veines blanches
Et, le plus souvent,
Lundi sera dimanche.
Mais notre âge alors
Sera l'âge d'or
Nous aurons des lits
Creusés comme des filles
Dans le sable fin.
Nous aurons des fruits,
Les mêmes qu'on grappille
Dans le champ voisin.
Nous aurons, bien sûr,
Dedans nos maisons blêmes,
Tous les becs d'azur
Qui là-haut se promènent.
Mais notre âge alors,
Sera l'âge d'or.
Nous aurons la mer
A deux pas de l'étoile.
Les jours de grand vent,
Nous aurons l'hiver
Avec une cigale
Dans ses cheveux blancs.
Nous aurons l'amour
Dedans tous nos problèmes
Et tous les discours
Finiront par "je t'aime"
Vienne, vienne alors,
Vienne l'âge d'or.
Léo Ferré
Le mot du jour est de Francis Brochet dans le Progrès de Lyon; je vous le livre tel quel:
"Chacun sait qu'il est interdit de déposer des détritus sur la voie publique.Question d'hygiène...Vous saurez dorénavant qu'il est également interdit de laisser traîner dans la rue des SDF sous une tente. Un SDF sans tente, c'est mortel par grand froid, mais c'est toléré. Un SDF avec tente, cela revient à "embarrasser la voie publique en y laissant des objets", c'est puni par le code pénal et ça coûte12 000 euros d'amende devant le tribunal de police de Paris.Ou la confiscation des tentes, sans amende, car la justice sait varier ses peines.
Mais, que dit la Ministre des SDF, Notre Dame du Logement, Christine Boutin ?
Rien, car elle était occupée ailleurs, à Marseille, avec ses collègues européens.
Ils ont décidé l'organisation d'une "conférence sur les sans-abri" , s'est réjouie Madame Boutin, pour "définir des références communes".
L'harmonisation des peines c'est pour plus tard ? "
Il a du chien, ce Brochet !
Une bonne idée que voilà pour Noël: celle de Pénélope Jolicoeur .
Sur son blog monbeausapin.org, elle invite chaque jour depuis le 17 novembre un dessinateur de talent à faire un dessin; un dessin ou une planche de bd pour qu'ils soient vus par le plus grand nombre.
Chaque visiteur unique (n'y allez pas 50 fois , ça ne sert à rien !) est compté et à la fin de l'opération, le mécène - Orange en l'occurrence - versera à la Croix Rouge un don d'argent par visiteur recensé ; les fonds versés serviront à déposer un cadeau sous le sapin des enfants qui n'ont pas de Père Noël.
Elle l'explique en dessin, elle aussi :





Il est une liqueur, au poëte plus chère,
Qui manquait à Virgile, et qu'adorait Voltaire ;
C'est toi, divin café, dont l'aimable liqueur
Sans altérer la tête épanouit le coeur.
Aussi, quand mon palais est émoussé par l'âge,
Avec plaisir encor je goûte ton breuvage.
Que j'aime à préparer ton nectar précieux !
Nul n'usurpe chez moi ce soin délicieux.
Sur le réchaud brûlant moi seul tournant ta graine,
A l'or de ta couleur fais succéder l'ébène ;
Moi seul contre la noix, qu'arment ses dents de fer,
Je fais, en le broyant, crier ton fruit amer,
Charmé de ton parfum, c'est moi seul qui dans l'onde
Infuse à mon foyer ta poussière féconde ;
Qui, tour à tour calmant, excitant tes bouillons,
Suis d'un oeil attentif tes légers tourbillons.
Enfin, de ta liqueur lentement reposée,
Dans le vase fumant la lie est déposée ;
Ma coupe, ton nectar, le miel américain,
Que du suc des roseaux exprima l'Africain,
Tout est prêt : du Japon l'émail reçoit tes ondes,
Et seul tu réunis les tributs des deux mondes.
Viens donc, divin nectar, viens donc, inspire-moi.
Je ne veux qu'un désert, mon Antigone et toi.
A peine j'ai senti ta vapeur odorante,
Soudain de ton climat la chaleur pénétrante
Réveille tous mes sens ; sans trouble, sans chaos,
Mes pensers plus nombreux accourent à grands flots.
Mon idée était triste, aride, dépouillée ;
Elle rit, elle sort richement habillée,
Et je crois, du génie éprouvant le réveil,
Boire dans chaque goutte un rayon du soleil.
Jacques Delille (1738-1813)

J'aime ta couleur café
Tes cheveux café
Ta gorge café
J'aime quand pour moi tu danses
Alors j'entends murmurer
Tous tes bracelets
Jolis bracelets
A tes pieds ils se balancent
Couleur café
Que j'aime ta couleur café
C'est quand même fou l'effet
L'effet que ça fait
De te voir rouler
Ainsi des yeux et des hanches
Si tu fais comme le café
Rien qu'à m'énerver
Rien qu'à m'exciter
Ce soir la nuit sera blanche
Couleur café
Que j'aime ta couleur café
L'amour sans philosopher
C'est comme le café
Très vite passé
Mais que veux-tu que j'y fasse
On en a marre de café
Et c'est terminé
Pour tout oublier
On attend que ça se tasse
Couleur café
Que j'aime ta couleur café
Serge Gainbourg
J'aime mieux ce café là, il bouge, il vit et nous apporte plein d'arômes que ce bon Delille ne savait pas traduire dans sa poésie si tant est que la Muse les lui ait fait sentir....

Un député, dépressif paraît il , tue sa maîtresse, mère divorcée de deux enfants.
Il a 65 ans, elle 43 mais l'âge ne fait rien à l'affaire, il la tue puis se suicide .
C'est un drame humain, et plus encore pour les deux enfants qui restent .
Que faire ? on s'incline devantla douleur de ceux qui restent et on s'indigne.
Et qu'ont fait nos députés ?
Ils ont observé une minute de silence en hommage à leur collègue.
Je ne me sens pas représenté par ces "représentants du peuple"; l'indignation me submerge.
D'aucuns ont même écrit que cette manisfestation est un geste "obcène" .
C'est assez vrai, ma foi.
Entre le 11 novembre et le voyage à Reims, je passe le relais à l'excellent Dubouillon, comme chaque semaine, histoire de commencer la suivantte sans se prendre la tête, laissons ça aux caciques du PS:



Nion, ce n'est pas l'opéra de Gioacchino Rossini "il viaggio a Reims " ...

Y'a pas de quoi rigoler !
D'ailleurs la France retient son souffle, Nicolas jubile et nicéphore fredonne avec Madama Cortese:
Di vaghi raggi adorno, Aujourd'hui, de son plus vif éclat,
In ciel risplende il sole; Le soleil resplendit dans le ciel,
Sarà un sì ameno giorno Et un aussi beau jour
Propizio ai viaggiator, sì. Sera propice aux voyageurs
et avec les choeurs, sans allusion à personne :
L'attenzione con lei non vale, Avec elle, tous les soins sont inutiles.
Ha un gran gusto a brontolar. Elle n'est heureuse que lorsqu'elle gronde!

La Butte rouge
La Butte rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin...
Aujourd'hui, y'a des vignes, il y pousse du raisin,
Qui boit de ce vin-là boit les larmes des copains.
Sur c'te butte-là y avait pas d' gigolettes
Pas de marlous ni de beaux muscadins
Ah! c'était loin du moulin d'la Galette
Et de Paname, qu'est le roi des patelins.
C'qu'elle en a bu des larmes, cette terre,
Larmes d'ouvriers, larmes de paysans
Car les bandits qui sont cause des guerres
Ne pleurent jamais car ce sont des tyrans !
La Butte rouge, c'est son nom, l'baptême s'fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin...
Aujourd'hui, y'a des vignes, il y pousse du raisin,
Qui boira d'ce vin-là boira l'sang des copains.
Sur c'te butte-là on n'y f'sait pas la noce
Comme à Montmartre où l'champagne coule à flots
Mais les pauv' gars qu'avaient laissé des gosses
Y f'saient entendre de terribles sanglots.
C' qu'elle en a bu du beau sang, cette terre
Sang d'ouvriers et sang de paysans
Car les bandits qui sont cause des guerres
N'en meurent jamais, on n' tue qu' les innocents.
La Butte rouge, c'est son nom, l' baptême s' fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin...
Maintenant, y a des vignes, il y pousse du raisin
Mais moi j'y vois des croix portant l'nom des copains.
Sur c'te butte-là on y r'fait des vendanges,
On y entend des cris et des chansons
Filles et gars doucement y échangent
Des mots d'amour qui donnent le frisson.
Peuvent-ils songer, dans leurs folles étreintes,
Qu'à cet endroit où s'échangent leurs baisers
J'ai entendu la nuit monter des plaintes
Et j'y ai vu des gars au crâne brisé !
La Butte rouge, c'est son nom, l' baptême s' fit un matin
Où tous ceux qui grimpaient roulaient dans le ravin...
Aujourd'hui, y'a des vignes, il y pousse du raisin,
Qui boit de ce vin-là boit les larmes des copains.
composée en 1922
Montéhus (Gaston Mardoché Brunswick, dit) 1872-1952 -
Chansonnier socialiste et antimilitariste (encore qu'il reçut la croix de guerre en 1918 - pendant la guerre il composa des chansons...militaristes) puis après , revint à son pacifisme d'avant.
Montéhus évoque les combats meurtriers pour prendre la butte de Warlencourt près de Bapaume du 7 octobre au 5 novembre 1916 pendant la désastreuse bataille de la Somme où les Britanniques perdirent en quelques mois plus de 125 000 hommes .

D'abord chanson antimilitariste,elle fut ensuite reçue comme un chant de révolte et de commémoration, propagée par les militants anarchistes et socialistes, recopiée dans maints chansonniers, et échappa peu à peu à ses auteurs.
Yves Montand l'a chanté mais ma préférence va à l'interprétation de Marc Ogeret; Renaud aussi s'y est essayé, pas terrible à mon avis mais y'en a qui aiment.
90 ans après la fin de la der des der - la première der des der pourrait on dire - les évocations fleurissent.
J'ai pioché ça et là dans la presse
Dans le Journal du Dimanche :
- le billet de Bernard Pivot est consacré à l'inoubliable auteur de Clochemerle, Gabriel Chevallier:
B. Pivot souligne fort justement que le succès de Clochemerle a fait oublier complètement le livre consacré par G. Chevallier à sa guerre."La Peur" que j'avais lu dans les années 80 est plus saisissant encore que "le Feu" de Barbusse ou "Les Croix de Bois " de Roland Dorgelès.
Paru en 1930 il raconte les quatre ans de guerre de l'auteur , dans l'infanterie en première ligne; sa plume est incisive, féroce pour les chefs, crue pour décrire ce qu'il voit et surtout il parle de la peur, celle de tous les soldats, à l'encontre des fanfaronnades des va -t-en guerre.On comprend aussi que son livre n'ait pas eu le succès mérité:ces matamores ont été en 1930 scandalisés par ce témoignage; il fallait que le soldat français fût conforme à l'image du héros.
"Lorsque la peur devient chronique, écrit-il, elle fait de l'individu une sorte de monomane. Les soldats appellent cet état le cafard. En réalité, c'est une neurasthénie consécutive à un surmenage nerveux. Beaucoup d'hommes, sans le savoir, sont des malades, et leur fébrilité les pousse aussi bien au refus d'obéissance, aux abandons de poste, qu'aux témérités funestes. Certains actes de courage n'ont pas d'autre origine."
D'ailleurs, comme le fait remarquer Bernard Pivot, il ne figure même pas dans le Dictionnaire de la Grande Guerre 14-18 qui vient de paraître : un comble ! Il vient fort heureusement , nous dit Pivot, d'être réédité par les éditions Le Dilettante (pour 22 €) mais on le trouvait aussi au Livre de Poche naguère.

Si la guerre de 14 -18 vous intéresse je vous resignale aussi ce livre de Roger Fraenkel , un journaliste belge , sur le maréchal Joffre, pas complaisant pour deux sous puisqu'il démontre (avec pertinence) la nullité de ce glorieux chef de guerre; on sort indigné ou déprimé de cette lecture ; le titre résume bien la charge " Joffre, l'âne qui commandait des lions" (éd. Italiques - 2004)(1) ; et pour faire bonne mesure dans cette mini bibliographie, Pierre Miquel a publié en 2006 un petit opuscule, "le Gâchis des généraux" (chez pocket n°11640) qui montre ce qui a été pendant longtemps hors de question d'évoquer, l'aveuglement et l'incompétence des généraux (enfin, pas tous, bien sûr); les avatars du film de Stanley Kubrick " les sentiers de la gloire" (Paths of glory) tourné en 1957, interdit de projection en France pendant une vingtaine d'année, sont l'exemple parfait de cette censure non dite: l'honneur et la crédibilité de l'armée...vous vous rendez compte !! Un film à voir et à revoir et Kirk Douglas en colonel Dax y est impressionnant (2).

- le der des der
On sait tous qui fut le premier tué de la gande guerre; je ne savais rien du dernier soldat mort dans ce conflit.
Sauf les érudits, qui connaissait Augustin Trébuchon, berger de Lozère , fantassin du 415 ème régiment d'infanterie, tué à 1Oh40 vers Dom le Mesnil près de Vrigne sur Meuse dans les Ardennes?

Le 415ème avait reçu l'ordre de continuer les combats et de passer la Meuse alors que l'armistice était connu , signé à 5h du matin à Rethondes, un pli télégraphique était arrivé vers 9h45 en première ligne; Augustin Trébuchon est tué d'une balle.
Mais le plus navrant est que sa mort est réputée avoir eu lieu le 10 novembre, aussi bien sur le monument aux morts que sur le registre d'état civil de sa commune comme pour le 20 autres soldats du 415ème RI; pourquoi ? parce que pour le commandement, cette opération aurait été difficile à justifier à posteriori…
Les Anglais n'ont pas eu cette hypocrisie , ils ont même rendu hommage à A. Trébuchon dans ce monument érigé dans la Somme; la France, jamais.


Allez, on va terminer sur un bon mot au détriment de ces généraux de la grande guerre, rigides dans leurs bottes , aux conceptions tactiques dont l'ineptie n'a d'égal que l'inefficacité :« dans la position du garde-à-vous les talons se joignent et la cervelle se vide ».
Hé, hé, ce n'est pas du nicéphore, c'est le Maréchal Lyautey qui l'a dit .
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(1) cf ce site pour une analyse plus détaillée du livre, quoique un peu engagée.
2) Le film montre le jugement sommaire puis l'exécution pour l'exemple de trois soldats de Dax alors que leur général avait fait tirer sur leur régiment pour leur interdire de se replier. Le scénario s'inspire , hélas, de faits réels :le général Revilhac a effectivement voulu faire tirer sur son propre régiment bloqué dans les tranchées lors d'un assaut impossible, puis il a fait exécuter quatre soldats en mars 1915, qui seront réhabilités en 1934.
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Le procureur de la République qui s'est illustré à Outreau vient d'être nommé substitut du procureur général de la cour d'appel de Caen.
Réaction: on s'en f...!
Non, on ne s'en f... pas ce n'est pas anodin.
Je laisse la plume au billettiste du progrès de Lyon, Francis Brochet , ce matin :
" Justice"
"C'est la loi du genre: les plus gros scandales terminent un jour en brève de bas de page.Les vagues d'indignation sont retombées, chacun range ses petites affiares.Ainsi de l'affaire d'Outreau... Vous vous souvenez? Les orgies de la misère en Pas de Calais, détaillées à longueur de journaux.Treize accusés livrés à l'indignité publique et à la prison, blanchis après deux procès et cinq années de cauchemar.
Treize vies brisées par la justice...
Que reste-t-il du désastre d'Outreau ?
Une promesse de réforme de la justice jamais aboutie. Un juge d'instruction, Fabrice Burgaud, qui attend encore son "audience disciplinaire". Et, c'est la brève d'hier, le procureur d'Outreau, Gérald Lesigne, muté à Caen, comme substitut.
Monsieur Lesigne avait plaidé "la surcharge de travail", ses collègues juges avaient accusé le manque de moyens...
Chez ces gens là, on ne s'excuse même pas . "
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Election de Barack Obama
Bauer y était :

C'est la solution Dubouillon:

