" S'enrichir par une longue épargne ou par un travail assidu *c'était l'ancienne route que l'on suivait dans la simplicité des premiers siècles; mais de nos jours, on a découvert des chemins raccourcis et bien plus commodes.Une commission qu'on exerce, un avis qu'on donne, un parti où l'on entre ,mille autres moyens que vous connaissez, voilà ce que l'empressement et l'impatience d'avoir a mis en usage ".
Voilà qui est dit ! Et qui remet en perspective les Cahuzac , menteur et fraudeur , ou cet amateur de marines hollandaises , savant gestionnaire de primes occultes sans parler du flocage des t-shirts de sa suffisance balladurienne.
Pour être d'actualité ce propos fort n'est pas celui d'un de nos contemporains , il date du 17ème siècle , dans la bouche de Bourdaloue qui prêchait devant le roi Louis XIV..
Quelle prémonition !
Louis Bourdaloue (1632-1734) , jésuites , était un prédicateur célèbre par ses sermons ( ci dessus , un extrait de son "Sermon sur les richesses" ); il s'exprimait dans une langue impeccable , adapté à ses divers auditoires et faisait appel pour convaincre plutôt à la raison qu'à d'assomantes dissertations théologiques .il fut l'ami de Bossuet et apprécié de Mme de Sévigné .
« Aimons la vérité qui nous reprend, et défions-nous de celle qui nous flatte. » (Bourdaloue).
Chacun aura perçu que cette forte maxime inspire la plupart de nos politiques .