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les humeurs de nicéphore - Page 103

  • Bonne nouvelle pour les Pakistanaises

    C'est le Figaro du 17 novembre qui nous la donne; je restitue l'article tel quel au cas où il aurait échappé à votre attention. Je cite:

    "Le Pakistan réforme sa loi islamique sur le viol

    ...Malgré la vive opposition des partis islamiques , le Parlement a décidé de moderniser la législation sur le viol des femmes.Ce crime  relèvera dorénavant du pénal et non plus des lois islamiques .

    Pour prouver un viol, les femmes pakistanaises devaient , depuis 1979, apporter à l'appui de leur dires le témoignage de quatre hommes "bons musulmans".Si cette condition n'était pas respectée, les plaignantes se trouvaient alors condamnées pour "adultère", un crime susceptible d'entrainer la mort par lapidation............."

    Je m'arrête là; je ne gloserai pas sur le sujet, l'énoncé ci dessus se suffit à lui même.C'est quand même une bonne nouvelle.

    Et pour soutenir votre réflexion, je laisse à vos méditations deux citations archi connues :

    "La religion...c'est l'opium du peuple " Karl Marx

    ..."Que celui d'entre vous qui est sans pêché lui jette la première pierre"  Jésus Christ

      Vous avez le choix du sujet; les copies devront m'être remises avant la Saint Etienne qui se fête le 26 décembre;je donne 2 points de plus à celui ou celle qui identifiera l'auteur de ce tableau de 1622, représentant la lapidation de St Etienne...eh oui, il n'y a pas que les mollah qui lapident mais St Etienne, c'était il  y a longtemps, pas au 21 ème siècle .

    medium_56214142342006_147162342006lapidation_de_saint_etienne_van_dyck.jpg
  • Une vie de chatte

    Je retrouve des photos de ma chatte préférée (je n'en ai qu'une, enfin, une seule  m'a mis la patte dessus ) :

    petite

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    moyenne :

    medium_minette_1997_chalons.jpg

     

     et aujourd'hui

    medium_minette_ete_2005.jpg

     

    Jolie fille, n'est ce pas ?

  • 11 novembre – images de l’horreur

    J'ai manqué le rendez vous avec la commémoration du 11 novembre mais il n'est pas trop tard pour l'évoquer.

    L’image mieux encore que les commémorations, peut donner une mesure ( très petite, certes) de l’horreur de la guerre et des combats de 14-18 en particulier.

    Puisé dansma modeste photothèque, voici quelques images qui montrent mieux que des mots le sacrifice des soldats:

    deux images saisissantes de l'attaque

    un assaut anglais

    medium_assaut_anglais.jpg

    un départ dans le brouillard des explosions

    medium_attaque.2.jpg

    les poilus sous un barrage d'artillerie

    medium_explosion-14_18.jpg

    l'image poignante de la mort d'un poilu vu du côté allemand

    medium_mort_d_un_poilu.2.jpg

    un autre à Verdun, au cours d'une contre -attaque

    medium_verdun_-assaut.jpg

    un assaut des zouaves avec leur bonnet typique

    medium_attaque_des_zouaves.jpg

    et après l'assaut des cadavres allemands dans une tranchée prise

    medium_apres_l_assaut_-_cadavres_allemands.JPG

    et l'horreur des barbelés...

    medium_barbeles_soldat_mort.jpg

    Pour finir, une scène très "vraie" d'un assaut français, au début de la guerre, à ND de Lorette; on ne peut imaginer phto plus réaliste mais je me suis laissé dire qu'elle pourrait être, en fait, une scène reconstituée :

    medium_attaque_a_nd_de_lorette.jpg

    Si un lecteur la connait et a une idée là dessus, qu'il nous en fasse profiter

    Pour finir, quelques vers d'Allan Seeger, ce jeune américain, engagé dans la Légion étrangère et tué à Belloy en Santerre dans la Somme, le 4 juillet 1916.

    God knows 'twere better to be deep
    Pillowed in silk and scented down,
    Where Love throbs out in blissful sleep,
    Pulse nigh to pulse, and breath to breath,
    Where hushed awakenings are dear ...

    Dieu sait qu'il serait plus doux d'être étendu
    Au creux des coussins dans la soie parfumée
    Où l'Amour palpite en un repos délicieux
    Pouls contre pouls, et souffle contre souffle

    Où les réveils apaisés sont doux

    But I've a rendezvous with Death
    At midnight in some flaming town,
    When Spring trips north again this year,
    And I to my pledged word am true,
    I shall not fail that rendezvous.

    Mais j'ai un rendez-vous avec la Mort
    A minuit dans quelque ville en flamme,
    Quand le Printemps remontera vers le nord,
    Et je serai fidèle à la parole donnée,
    Je ne dois pas manquer ce rendez vous."

  • distance

    Les notes se sont espacées mais je ne délaisse pas la chronique régulière de mes humeurs qui, d'ailleurs, n'intéressent pesrsonne ou si peu ; mais voilà, je n'ai pas de connexion internet sous la main en ce moment et ma migration en terre lyonnaise m'a occasionné des changements d'habitude actuellement peu propices à une chronique régulière.

     Je vais réagir ! pas encore autant que je le souhaite mais j'y pense ...

     Si les rares amateurs d'élucubrations nicéphoriennes veulent bien faire montre de patience et d'indulgence , ma longue abstinence tombera peu à peu dans les oubliettes de leur mémoire !

     

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  • Mondino

    Dans ma note sur JP Gaultier - - j'avais promis de revenir sur les photos de Jean Baptiste Mondino , un grand de la photo de mode , vraisemblablement le meilleur photographe de Madonna,  et plus généralement, un ténor de la profession.

    Vous connaissez forcément certaines de ses photos sans savoir  qu'elles sont de lui; il fait un peu dans tous les styles :

    un brin provocateur :

    medium_038.jpeg

    ami des bêtes :

    medium_057.jpeg

     

    sans tabou :

    medium_gaultiermale.jpeg
    très glamour :
    medium_mondino_-_robe_bleue.jpg
    amateur de café :
    medium_lavazza_blog.jpg

     

    équilibriste (essayez d'en faire autant, belles lectrices ..) :

    medium_042.blog.jpg
    très cinéphile :
    medium_cinema_blog.jpg
    le photographe quasi officiel de JP Gaultier :
    medium_mode_gaultier_blog.2.jpg
    toujours au parfum :
    medium_gaultier.women.jpeg

    un brin érotique :

    medium_fleur_rouge_blog.jpg

     

    il est vrai qu'on peut tout dire avec des fleurs...Mondino en dit plus encore avec des bananes mais l'image, chères lectrices est trop célèbre pour que je l'affiche, vous avez du la voir mille fois ( je n'ai pas dit " la regarder ").

     J'espère que Mondino vous a plu, ses images , très connues pour la plupart, ont du style et de la classe; j'adore .

     

  • Un fronton

    C'est d'abord un fronton républicain :

    medium_collioure_-_fronton_-1.jpg

     

    mais  vu de plus loin, c'est le fronton d'une église:

    medium_collioure_-_fronton_de_l_eglise.2.jpg

    on la devine mieux ainsi :

    medium_3162_-_le_fronton_de_l_eglise_de_collioure-_2.jpg

    Vous avez gagné , c'est celle de Collioure avec son clocher si caractéristique , ô combien célèbre depuis que Matisse et Derain, dans les années 1905-1906, l'ont peint et repeint ; j'y reviendrai bientôt d'ailleurs .

    La voici :

    medium_3151_-_lcollioure_l_eglise_2.jpg

    Alors pourquoi ce fronton laïc et républicain, un des seuls cas en France , sans doute, sur une église vouée au culte ?

    Je n'ai pas trouvé d'explication mais je cherche; si quelqu'un connait la réponse...

    L'église Notre Dame des Anges a été construite de 1684 à 1691 pour remplacer l'église paroissiale que fit détruire Vauban; le clocher surélevé en 1693 est l'ancien phare du port érigé au 13 ème siècle ; sa coupole rose a été ajoutée en 1810 .

    De style baroque à l'intérieur, elle est ornée par un magnifique retable de Joseph Sunyer achevé en 1701. Superbe !

  • Gaultier, Madonna, Mondino

    Mes belles lectrices n'auront pas laissé passer ce superbe numéro du Figaro Madame de la semaine dernière; la mode  - façon Jean Paul Gaultier -  est présente sur plus de 30 pages en hommage à ce créateur pour ses 30 années d'activité.

    medium_figaro_magazine_madonna.jpg
    Moi non plus , je n'ai pas laissé passer cet article mais pas vraiment pour les mêmes raisons même si j'aime assez les créations de ce couturier génial. Un peu pour Madonna, superbe dans la tenue qu'il lui a créée pour son show équestre mais surtout pour la photographie de Jean Baptiste Mondino, auteur des  30 pages en noir et blanc de l'article .
    Mondino est un des meilleurs photographes de mode  - et d'autres genres aussi - depuis plus de 10 ans .
    Ses images sont un régal ( même sans Madonna; avec , c'est mieux , bien sûr ).
    Je vous en montrerai quelques unes dans un prochain billet; aujourd'hui, restons avec Madame Figaro et Jean Paul Gaultier.
    JP Gaultiermedium_gaultier.jpg
    medium_madonna_bustier.jpg                                      
    medium_mondino_-_catherine_deneuve_-_2003.jpg
    Catherine Deneuve - Mondino - Gaultier - 2003
    Les rabat joie pourraient me dire que c'est le numéro de la semaine dernière mais la semaine dernière , mon scanner n'était pas disponible , moi non plus, mais un passage chez le dentiste ou l'esthéticienne et vous le trouverez sans difficulté ; même chez le coiffeur ( tiens , c'est encore mieux : pourquoi pas ?) .
  • Rencontre bleue

    Au hasard des ruelles, un spectateur étonné et curieux , un peu effarouché :

    medium_3177-chat.jpg
    et de beaux yeux verts :
    medium_3178-chat_3.jpg
    "Les amoureux fervents et les savants austères
        Aiment également, dans leur mûre saison,
        Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
        Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
         ..............
    Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
        Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
        Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques."
    Les Chats  - Baudelaire 

     

  • La belle cordière encore

     

    Encore Louise Labé dite la Belle Cordière.

    Lyon a donné son nom à une rue mais en le contractant : rue Bellecordière au lieu de rue de la Belle Cordière;pouvais je mieux tomber ? après la Belle Paule  dans la ville rose , la rue de Louise Labé: au moins, chaque matin, à l"heure d'entamer le dur labeur du jour , trouverai je dans cette évocation un petit sursaut d'énergie ...

    Là, c'est le bout de la rue quand on la prend à l'envers: le clocheton est celui des Hospice civils, le bâtiment historique des anciens hopitaux .

    medium_lyon-hotel_dieu-clocher.jpg
     
     

     Un petit retour sur la belle Paule:

    medium_la_belle_paule_2.jpg
    Fresque de Rachou - salle des Illustres - le Capitole - Toulouse 
     
    et à nouveau la Belle cordière 
     
    medium_Louise_Labe.jpg
     
    dont je vous livre quelques vers de son élégie sur le baiser... ah, qu'elle devait en donner de savoureux pour en parler si bien!
     
    La Bouche 
     
    Bouche belle,Bouche bénigne,
    Courtoise,clère, coralline ,
    Doulce, de myne désirable .
    Bouche à tous humains admirable,
    Bouche quand premier je te vey
    Je fus sans mentir tout ravy,
    Sur le doux plaisir et grand ayse
    Que reçoit l'autre qui te baise:
    .................
    Bouche se mourant d'un baiser,
    Pour toute douleur appaiser,
    Bouche riant, plaisante bouche,
    Qui baille devant qu'on la touche.
    etc....... 
     
    Ne vous privez pas,Belles Lectrices,de lire cette élégie de bout en bout; elle contient tout le sentiment amoureux et d'un clic sur cette bouche, vous l'aurez en entier.
    Moi, j'en suis tout remué. 
     
  • Baise m'encor', rebaise moi et baise

    Ne fuyez pas, belles lectrices, rien de graveleux dans cette invite car vous avez reconnu les premiers vers du célèbre sonnet  de Louise Labé.

    medium_labe.3.jpg

     Louise Labé , dite la belle Cordière ou encore la Belle rebelle, est née à lyon vers 1520-1526 ; son père était cordier ; elle même fut mariée à un cordier de 30 ans son ainé; ce n'est sans doute pas à lui que s'adressaient les vers brûlants de ce sonnet :

    Baise m'encor, rebaise-moi et baise;
    Donne m'en un de tes plus savoureux,
    Donne m'en un de tes plus amoureux:
    Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise.

    Las ! te plains-tu ? Çà, que ce mal j'apaise,
    En t'en donnant dix autres doucereux.
    Ainsi, mêlant nos baisers tant heureux,
    Jouissons-nous l'un de l'autre à notre aise.

    Lors double vie à chacun en suivra.
    Chacun en soi et son ami vivra.
    Permets m'Amour penser quelque folie:

    Toujours suis mal, vivant discrètement,
    Et ne me puis donner contentement
    Si hors de moi ne fais quelque saillie.

     

    Elle fut, dit on, une grande amoureuse, elle qui se serait donnée à 16 ans à un homme de guerre, si l'on en croit ce qu'elle nous en dit :

    " Je n'avais vu encore seize hivers

     Lorsque j'entrai en ces ennuis divers "

    mais il faut retenir d'elle, outre l'admirable poétesse, la femme étonnante pour son temps qui plaidait pour un plus juste équilibre dans les relations entre les hommes et les femmes et dont les amours nombreuses qu'on lui prêta n'étaient que la volonté et le désir de disposer de sa vie.

    Une des premières, aussi, à donner voix à l'expression féminine de la passion: une femme peut oser déclarer son désir sans attendre de se sentir désirée: 

    "Je vis, je meurs: je me brûle et me noie,
    J'ai chaud extrême en endurant froidure;

     ....."
    et qui disait "le plus grand plaisir qu'il soit après l'amour, c'est d'en parler ".

     D'elle, on pourrait écrire encore beaucoup plus ; laissons nous emporter par la vie qui jaillit de ses poèmes, sensuelle et forte et brûlante de passion exprimée.

     Elle fut une des plus grandes représentantes de l'Ecole lyonnaise de poésie de la Renaissance avec Pernette du Guillet et Maurice Scève .

     

    Elle inspira bien des vers aux hommes qui aimèrent cette femme libre ; bien plus tard, même Aragon :

    Je l'imagine, elle a les yeux noisettes
    Je les aurais pour moi bleus préférés
    Mais ses cheveux sont blonds comme vous êtes
    ô mes cheveux mordorés et dorés

     Mais elle disait si bien l'Amour :

     

    "Ô doux regards, ô yeux pleins de beauté

    Petits jardins pleins de fleurs amoureuses

    Où sont d'Amour les flèches dangereuses,

    Tant à vous voir mon oeil s'est arrêté !"
    ............. 
  • Car j'ai de grands départs ...

     "Je me suis embarqué sur un vaisseau qui danse
    Et qui roule bord sur bord et tangue et se balance.
    Mes pieds ont oublié la terre et ses chemins;
    Les vagues souples m'ont appris d'autres cadences
    Plus belles que le rythme las des chants humains.

    A vivre parmi vous, hélas! avais-je une âme?
    Mes fréres, j'ai souffert sur tous vos continents.
    Je ne veux que la mer, je ne veux que le vent
    Pour me bercer comme un enfant, aux creux des lames.

    Hors du port qui n'est plus qu'une image effacée,
    Les larmes du départ ne brûlent plus mes yeux.
    Je ne me souviens pas de mes derniers adieux...
    O ma peine, ma peine, où vous ai-je laissée?"

     Jean de la Ville de Mirmont - (L'Horizon Chimérique)

    medium_2876-catamaran-.jpg
    "... Car j'ai de grands départs inassouvis en moi."
     Jean de la Ville de Mirmont 
    C'est un grand départ, en effet, qui m'attend vers un horizon que je n'espère pas chimérique , comme ce bateau qui s'enfonce dans la brume, image mélancolique...
    Amis lecteurs, belles lectrices, pendant quelques jours, nomade en errance, mes billets se feront plus rares; mes pensées pour vous le seront bien moins .
  • Champagne

    Non, il ne s'agit pas du vin des rois mais de la province, de la terre avec ses étendues immenses, fertiles et cultivées et de ci, de là, des haies  et quelques bosquets qui barrent l'horizon :

    medium_champagne.jpg
    sur la route de Sézanne
    Plus de 60% du territoire est consacré à l'agriculture; il en reste assez pour la vigne et le nectar qu'elle nous offre.
    ( note du 25 août -  publication retardée) 
  • sonnet à Cassandre

    Un peu de légèreté aujourd'hui ; Guy Béart avait mis en musique et chantait fort bien ce sonnet de Pierre Ronsard:

     

    Pour Cassandre


    Quand au temple nous serons
    Agenouillez, nous ferons
    Les dévots selon la guise
    De ceux qui, pour louer Dieu,
    Humbles se courbent au lieu
    Le plus secret de l'Eglise.

    Mais quand au lict nous serons
    Entrelassez, nous ferons
    Les lassifs selon les guises
    Des amans qui librement
    Pratiquent folastrement
    Dans les draps cent mignardises.

    Pourquoy donque, quand je veux
    Ou mordre tes beaux cheveux,
    Ou baiser ta bouche aimée,
    Ou toucher à ton beau sein,
    Contrefais-tu la nonnain
    Dedans un cloistre enfermées?

    Pour qui gardes-tu tes yeux
    Et ton sein délicieux,
    Ton front, ta lèvre jumelle?
    En veux-tu baiser Pluton
    Là-bas, après que Charron
    T'aura mise en sa nacelle?

    Après ton dernier trespas,
    Gresle, tu n'auras là-bas
    Qu'une bouchette blesmie:
    Et quand mort je te verrois,
    Aux ombres je n'avouerois
    Que jadis tu fus m'amie.

    Ton test n'aura plus de peau,
    Ny ton visage si beau
    N'aura veines ny artères:
    Tu n'auras plus que les dents,
    Telles qu'on les voit dedans
    Les testes des cimeteres.

    Donque, tandis que tu vis,
    Change, maistresse, d'avis,
    Et ne m'épargne ta bouche:
    Incontinent tu mourras,
    Lors tu te repentiras
    De m'avoir esté farouche.

    Ah! Je meurs! Ah! Baise-moy!
    Ah! Maistresse, approche-toy!
    Tu fuis comme un fan qui tremble:
    Au moins souffre que ma main
    S'esbate un peu dans ton sein,
    Ou plus bas, si bon te semble.

    Les meslanges (1555)

    En 1545 , alors qu'il a vingt ans , Ronsard rencontre une jeune fille de treize ans,Cassandre Salviati. Elle va devenir l'amour 'inaccessible' car elle se marie l'année suivante avec le seigneur de Pré.
    Elle sera à Ronsard, ce que Beatrice a été à Dante et Laure à Pétrarque.
    Cassandre va lui permettre de célébrer l'amour platonique.
    medium_ronsard.2.jpg


      Belles lectrices, ne soyez ni offusquées ni mélancoliques ni rien d'autres que séduites par le talent du poète et si vous avez sous la main une compilation des chansons de Béart, écoutez comment il  traduit finement toutes les nuances de ce sonnet; comment , après, nous faire tant languir ?

     


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  • lavandières

    Parler des lavandières ? 
     
     medium_lavandiere-au-fleuve-we.jpg
    et vue par Victor Hugo : 
     

    Sachez qu'hier, de ma lucarne, 

    J'ai vu, j'ai couvert de clins d'yeux,

    Une fille qui dans la Marne

    Lavait des torchons radieux

     

    Je pris un air incendiaire

    Je m'adossais contre un pilier

    Puis je lui dis "O Lavandière"

    Blanchisseuse étant familier

    La blanchisseuse gaie et tendre

    Sourit et, dans la hameau noir

    Au loin, sa mère cessa d'entendre

    Le bruit vertueux du battoir.

    Je m'arrête. L'idylle est douce

    Mais ne veux pas, je vous le dis,

    Qu'au delà du baiser on pousse

    La peinture du paradis.

     

    Victor Hugo

     
     Activité de tous les coins du monde
    medium__lavandiere.noire.jpg
     
    Qu'elle est belle dans son labeur ! 
     
  • Joffre

    Je vous avais promis de parler de Joffre dans ma note du 7 août dernier; voilà, j'y viens, comme promis. En fait, je vais plutôt faire parler l'auteur d'un livre que je viens de lire, paru, je crois, en 2004 sous le titre un rien provoquant de

     

    JOFFRE, L'ANE QUI COMMANDAIT DES LIONS

    Editions Italiques
     
    medium_livre_de_fraenkel.3.jpg
     

     

     

     Roger Fraenkel nous dit que son but est de " casser menu et réduire en poussière la statue d'un maréchal de France, vampire enflé d'une gloire usurpée et imposteur consacré. "

    Le ton est donné et tout au long du livre, c'est un véritable réquisitoire contre le maréchal Joffre, militaire qui de son vivant fut adulé comme un dieu après la victoire de la Marne en septembre 1914 mais que l'auteur, dans un style percutant de pamphlétaire n'hésite pas à traiter de "parfait crétin" et il le démontre .

    Il semble que le livre soit, en effet, sérieusement documenté et pas par des archives officielles dont on sait qu'elles ont été abondamment truquées en 14-18 pour masquer les erreurs voire l'incompétence du haut commandement .

    En fait, dès la bande annonce , un choc: 300 000 morts en 3 semaines , presque autant qu'à Verdun (Verdun ! ) de février à juillet  1916; tout le monde ou presque l'a oublié tant la victoire de Joffre dans la bataille de la Marne a éclipsé les premières semaines de guerre.

    Mais Joffre est il le vrai vainqueur de la Marne, n'est ce pas plutôt l'intuition et l'insistance de Galliéni qui sont à l'origine de ce recul imposé aux Allemands?

    Quoiqu'il en soit, les faits sont accablants: pas d'artillerie lourde, peu de mitrailleuses, l'offensive à outrance sans utilisation du terrain (ah que c'est beau de mourir en chargeant en gants blancs et en pantalon rouge mais comme c'est vain !), les réserves en réserve alors que l'Allemagne les a immédiatement engagées, un plan inconsistant, et summum de l'incompétence, le refus de prendre en compte le plan allemand, le fameux plan Schlieffen que le 2ème bureau français s'était procuré depuis longtrmps,et que tout l'état major connaissait en détail...

    Etc, etc... 

    Je doutais, avant, des compétences de ce maréchal mais je ne les savais pas à ce point inexistantes ; le livre est démystificateur et malgré quelques outrance, particulièrement pertinent .

    Joffre était originaire de Rivesaltes dans les Pyrénées Orientales, charmante bourgade où je pousse mon vélo parfois au gré de mes sorties; évidemment, sa statue est majestueuse au bout du mail ombragé du centre ville :

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    medium_joffre_portrait.jpg
     
    J'ai demandé au libraire du village s'il avait ce livre en rayon; non, mais il l'a eu; il ne s'est pas beaucoup vendu .
     
    Je vous recommande sa lecture : ce qu'on y découvre est stupéfiant, navrant, affligeant, attristant, renversant, choquant , bouleversant, poignant et, à mon avis, plutôt convaincant.
     Vendu aux alentours de 20 €, allez y, vous ne regretterez pas vos sous ...si vous aimez l'histoire. 
     
    Encore que vous ayiez peut être mieux à faire ou à lire pendant ces mois d'été, ce dont personne ne saurait vous blâmer; pourquoi pas lire une histoire d'amour, par exemple, ou la vivre , après tout, l'été s'y prête assez bien .