Le 1er août 1914, il y a 100 ans , la France lançait l'ordre de mobilisation générale, prélude d'un conflit qui ne devait s'achever que le 11 novembre 1918 , saigner à blanc la plupart des pays d'Europe et faire le lit du second conflit mondial avec le calamiteux traité de Versailles .
La guerre a mal commencé pour la France , mal équipée ( des uniformes du 19ème siècle , peu de mitrailleuses, guère d'artillerie lourde ) et dotée d'une doctrine de combat ( l'offensive à outrance) complètement dépassée et inadaptée pour contrer le plan allemand , le fameux plan Schlieffen , pourtant connu de longue date par l'état major français .
Pour autant , le chef des armées , Joffre , s'est obstiné dans sa conduite de la guerre , ,imposant une véritable "dictature " au pouvoir civile .
"Vainqueur" de la Marne , il en a retiré une gloire inouïe qui confinait à la vénération...
Funeste situation et intoxication majeure des esprits par une propagande éhontée dont il a fallu des années pour faire apparaitre tous les contours .
Joffre , en réalité , a été un chef incompétent, borné , insensible aux pertes humaines , avide de sa gloire (les généraux "limogés" ont payé pour lui et incapable d'une véritable vison stratégique .
La propagande officielle a longtemps mis en exergue le sacrifice de Verdun, l'énormité des pertes françaises - 362 000 hommes tués -occultant celles causées par l'impéritie de l'état major au tout début de la guerre , lors de la fameuse bataille des frontières , la bataille dite de Lorraine .
Ainsi, en 3 semaines à partir du 14 août 1914, l'armée a perdu plus de 300 000 hommes alors que les pertes de Verdun couvrent une période de 10 mois, du 21 février au 19 décembre 1916.
La seule journée du 22 août 1914 a couté 25 000 hommes , journée la plus meurtrière de toute la guerre !
Verdun, en effet, c'est la gloire de notre armée par la grandeur du sacrifice et la ténacité , le courage inouï des soldats ; alors on a évité longtemps de signaler la gabegie des premières semaines de la guerre ; évidemment , le temps et les études d'historiens contemporains ont largement éclairci cette dissonance et mis à jour cette duperie .
Heureusement !
Joffre n'est pas le vainqueur de la Marne , c'est Galliéni, gouverneur militaire de Paris qui lui a signalé l'infléchissement de la marche des armées allemandes et l'a incité à la contre attaque ; il lui a fallu réfléchir quand même plusieurs jours .
En 2006 est paru un livre consacré au maréchal Joffre , livre au titre provocateur " Joffre , l'âne qui commandait des lions".
Ecrit par un journaliste belge , Roger Fraenkel, qui ne se prétend d'ailleurs pas historien, il met à jour avec alacrité mais en se fondant sur une impeccable documentation, toute l'incompétence du héros de la Marne .
A ce jour , à ma connaissance , ce qu'il a écrit n'a pas reçu de réfutation sérieuse .
Les quelques voix discordantes qui ont essayé, à l'époque et entre deux guerres, de faire valoir ces critiques ont été étouffées par la propagande officielle au nom de l'Union sacrée
Une autre manière de voir l'histoire officielle .
Et beaucoup de zones de non dit, connu sans doute que par quelques spécialistes , nous restent inconnues .
Edité en 2004 aux éditions Italiques , le livre peut se trouver encore sur les sites de librairie du web ou chez votre libraire habituel .
Lisez bien le sous titre et pensez y quand on vous parlera de l'hécatombe de Verdun:
"300 000 morts en 3 semaines"
Une citation du livre (appelons le aussi pamphlet !) :
"...Alors, à votre tour, lorsque vous vous rendrez sur les lieux de repos de nos grands martyrs, dites-leur bien, afin qu'ils trouvent enfin la paix éternelle, que leur cause est entendue, et qu'on sait le nom de l'assassin...."